Technique du Raku

La Technique du Raku, ou "La Lune entre les Nuages"...

Le Procédé

Après une première cuisson, la pièce est émaillée, puis cuite  dans un four à gaz, en plein air. On la sort du four quand sa température atteint 1000°C. L'émail se rétracte et se fend à cause du choc thermique. Lors de l'enfumage à la sciure qui suit, l'émail continue à "travailler" tandis que les parties nues et les craquelures noircissent. A l'origine, c'est le thé qui pénétrait dans les fissures et les colorait.

Le feu, l'air et la sciure ont mis leur grain de sel dans la création de la pièce, et ce n'est qu'au terme de ce processus dont on ne maîtrise pas les aléas que l'on sait si l'alchimie a fonctionné... La surprise est au bout !

 

illustration technique du raku

 

 

 

L'origine du Raku

Le Raku est indissociable de la pensée zen liée à la cérémonie du thé au Japon. Le développement des techniques de poterie au XVIème siècle favorise le choix d'une céramique spécifique au rituel  du thé.

Le maître Sen no Rikyû  collabore avec Chôjirô, tuilier de profession, qui choisit les cuissons à basse température pour ses bols à thé, et reçoit, vers 1580, le sceau portant la devise "Raku" pour estampiller ses réalisations. Alors qu'ailleurs on cherche à bannir le hasard dans le processus  de fabrication, leur objectif est de personnaliser chaque bol. Sen no Rikyû érige l'imperfection  et la dissymétrie en art. C'est ce qu'il appelle le concept de "la lune entre les nuages"...

L'idéogramme Raku, qui devient le patronyme d'une lignée de potiers, signifie "joie", "bonheur dans le hasard".

 

technique du raku

 

Le Raku "moderne"

La technique du Raku, japonaise à l'origine, a été adoptée et transformée par les artistes occidentaux, qui ont vu en elle une infinité de possibilités et une grande liberté d'improvisation.

Ce qui pour certains donnait  des pièces pleines de défauts (sous-cuites, rugueuses, à l'émail craquelé et portant même les marques des pinces utilisées au défournement !) permet à d'autres d'exprimer une grande liberté créatrice. Les Européens découvrirent cette forme de cuisson au XXème siècle et, plus que la spiritualité d'origine, apprécièrent le procédé de réalisation : travail spontané de la terre, rapidité de la cuisson, simplicité de la technique.

Le Raku est aujourd'hui un terme vaste, qui recouvre une grande diversité de procédés et de réalisations.

Dans le cas du "Raku nu", la pièce est tout d'abord longuement polie lorsque la terre est ferme mais pas encore sèche ; elle est ensuite recouverte d'une couche de terre sigillée qui lui donne son aspect velouté, puis biscuitée.

Une couche d'engobe appliqué avant l'émail empêche celui-ci d'adhérer au corps de la pièce ; au refroidissement, il s'écaille, laissant la terre nue mais avec le souvenir des craquelures "imprimé" dans la terre par l'enfumage.

 

illustration raku nu

 

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